« Ma démarche est inspirée par la femme »

22 février 2019

Diplômée du Bachelor Photographie et Image Animée de l’École de Condé Lyon, Maude Roudier est photographe et plasticienne. Elle travaille actuellement à Lyon.

Diplômée en 2017 du Bachelor Photographie et Image Animée de l’École de Condé Lyon, Maude Roudier est photographe et plasticienne. Elle travaille actuellement à Lyon.

 

Vous êtes diplômée du Bachelor Photographie et Image Animée. Qu’est-ce qui vous a poussée à choisir ces études ?

 

J’ai fait une Manaa à l’école de Condé. J’étais partie pour faire un BTS design de produits. Je voulais garder la photographie comme passion et non pas en faire mon métier. Mais ma passion pour la photographie a pris le dessus. J’ai décidé de poursuivre en Bachelor Photographie et image animée de l’École de Condé à la place. C’était un choix de cœur.

 

Quand vous êtes-vous découvert cette passion ?

 

J’ai commencé la photographie très jeune, dès que j’ai eu l’âge de tenir un appareil photo. Je devais avoir cinq ou six ans. C’est ma grand-mère qui m’a initiée à la photographie. Au début, je faisais beaucoup de photographies avec des appareils jetables. J’organisais des shootings photo avec mes animaux, des fleurs, ma famille. Je photographiais ce qui m’entourait. Je me rappelle que je prenais beaucoup de photographies de ma mère dans le jardin.

 

Quels souvenirs gardez-vous de vos études à l’École de Condé Lyon ?

 

On nous enseignait la technique de photographie, mais les professeurs de l’École nous ont aussi aidé à forger notre personnalité et à avoir un discours. Pour citer des enseignants comme Olivier Davenas, ou Heloise Peyre, la photographie doit raconter une pensée. Ces enseignants m’ont permis de gagner en maturité après avoir fini mes études à l’École de Condé.

 

Pourquoi avoir choisi de vous orienter vers la photographie de mode ?

 

Mon activité principale reste le photoreportage spécialisé dans la photographie industrielle. Quand j’étais étudiante à l’École de Condé Lyon, j’avais participé au concours de Paris Match, ce qui m’a permis d’avoir plus de notoriété dans le secteur industriel que dans le secteur de la mode.

 

Il y a beaucoup de personnes qui pensent que j’ai choisi la photographie industrielle par défaut, comme activité alimentaire. Pas du tout. Les sites industriels sont des endroits qui me passionnent. Mon père est ingénieur hydro-géochimiste, il est l’un des précurseurs en France de la dépollution, aussi j’ai baigné dans ce sujet toute mon enfance. Ce métier le passionne et il m’a transmis cet intérêt. Cela amuse beaucoup de gens qu’une femme puisse faire ce métier qui est essentiellement masculin.

 

Visuellement, ce sont essentiellement des photographies d’usines. Il y a beaucoup d’usines abandonnées, on peut considérer ce type de photographies comme de l’urbex. Il y a surtout beaucoup de sites pollués. Pour moi, ce n’est pas seulement du reportage pur et dur, il y a aussi cette volonté de montrer les choses telles qu’elles sont. Beaucoup de gens n’ont pas conscience que certaines zones qui sont proches de nous peuvent être polluées et dangereuses. Participer à mettre en images le travail des ingénieurs me paraît important pour l’environnement mais aussi pour montrer l’importance de leur métier.

 

En-dehors de cette activité de photographie industrielle, je fais beaucoup de photographies qui sont publiées sur les réseaux sociaux et les magazines féminins, et qui sont donc considérées comme des photographies de mode. Pourtant, je ne me considère pas comme une photographe de mode car ce n’est pas la mode en tant que telle qui m’intéresse, je fais des projets autour de la femme. C’est une autre dimension, il s’agit de sublimer la femme telle qu’elle est avec ses défauts.

 

J’ai un regard sur la femme qui est bienveillant et souhaite la mettre au centre de mon inspiration. J’ai fait mon mémoire autour du corps de la femme à l’École de Condé. J’ai donc tout simplement gardé cette ligne directrice de par mon travail en tant que plasticienne. Je conçois des bustes de femmes sur diverses thématiques qui sont maintenant exposés en galerie, pour mon plus grand bonheur.

 

J’ai mis du temps à comprendre la ligne directrice de ma démarche artistique. Je me suis alors rendue compte qu’elle est inspirée par le corps de la femme.

 

Parlez-nous de ce que vous faites en ce moment. Sur quels projets travaillez-vous ?

 

En ce moment, je travaille sur des projets de portraits féminins. Je crée des univers à partir du modèle que je photographie. Récemment, j’ai réalisé avec ma collaboratrice Alexia Sablier, une série de photographies avec une modèle grande taille. Ces photographies ont été publiées sur Lucy’s Magazine. Ce dernier n’avait jusque-là jamais publié une photographie de nue et encore moins celle d’une modèle grande taille. Quand ils ont accepté, on était stupéfaites. Réussir à faire publier dans un magazine une série de nus artistiques, a fortiori avec un mannequin grande taille, ça semble assez compliqué. On a eu le sentiment d’avoir participé à faire un grand pas en avant.

 

Toujours dans la dynamique autour de la femme, mon grand projet pour 2019 est l’ouverture avec ma collaboratrice d’un espace Studio, de Beauté et d’expositions à Lyon appelé « Women ». C’est un projet qui tourne aussi autour de la femme. On aura chacun notre discipline, mais l’idée est d’associer nos arts afin de mettre en avant la femme, et d’y proposer la thérapie par l’image pour des femmes qui peut-être ne s’assument pas et manquent de confiance en elles. La thérapie par l’image leur permettra de prendre conscience de leur corps et de leur beauté. Nous allons également y développer un espace d’exposition, car nous nous sommes rendu compte qu’à Lyon, les galeries étaient souvent catégorisées par leur univers et nous voulons offrir la possibilité à plusieurs artistes d’univers différents d’être exposés au même endroit. Cela concernera aussi bien la photographie, la peinture, que le graphisme ou encore le Street art.

 

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

 

Je m’inspire de toute mon équipe afin de mélanger chacun de nos univers pour créer des images qui nous ressemblent et surtout qui subliment notre modèle.

 

Il y a aussi des photographes qui m’ont beaucoup marquée, par exemple Sebastião Salgado avec son noir et blanc exceptionnel. Les autres photographes qui ont marqué ma démarche sont Jan Saudek et Joel-Peter Witkin, ce qui est étonnant, car ils sont opposés à mes idées. Jan Saudek prône la femme-objet et Joel-Peter Witkin se sert des corps afin de créer des natures mortes… Je les admire par l’esthétique de leurs images, mais je pense que justement le regard qu’ils portent sur la femme m’a permis de construire ma propre démarche en opposition. C’est sans doute par ces inspirations-là que j’en suis venue à me forger ma propre opinion et ma propre volonté de travail.

 

En savoir plus :

Le catalogue de photographies de l’Ecole de Condé

Notre Bachelor Photographie & Image animée

 

Crédits :

Maquillage & Coiffure : Alexia SABLIER

Modèle : Iael JOLY

Publiée dans Lucy’s Magazine

 

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