Jurys de fin d’études : regards croisés sur la place des femmes

3 juillet 2019

Le 28 juin 2019, les étudiants du diplôme de Concepteur Designer Graphique de l’École de Condé Marseille et de l’École de Condé Toulouse passaient leur examen de fin d’études.

Les femmes dans la société

 

Cette année, le sujet commun aux diplômes de Concepteur Designer Graphique de l’École de Condé Marseille et de l’École de Condé Toulouse portait sur une thématique qui émerge dans le débat public depuis quelques années : la place des femmes dans la société.

 

Des affaires de harcèlement dans les milieux politiques et culturels à l’émergence de mouvements tels que #MeToo et #BalanceTonPorc, les trois dernières années ont été émaillées de débats autour du harcèlement, des inégalités de salaires, de la répartition inégale des tâches ménagères, de la charge mentale, du plafond de verre, enfin de la faible part de femmes dans les carrières scientifiques et informatiques.

 

Les mouvements en faveur des droits des femmes ne sont pas nouveaux. Ils ont cependant pris des tournures différentes au fil des époques. Aujourd’hui, l’émergence des réseaux sociaux favorise la visibilité de ces questions, ce qui pourrait faire bouger les lignes.

 

Construire une émission télévisée

 

Les étudiantes et étudiants sont invités à penser un programme télévisé intitulé « Elles et elles » pour la chaîne franco-allemande ARTE. Destinée à un public 18-35 ans, il s’agirait d’une émission consacrée à place de la femme, qui proposerait des portraits de femmes aux parcours insolites, des femmes oubliées de l’histoire. Cette émission prônerait un féminisme ouvert, pluriel et enjoué. Elle mettrait en évidence le rôle important que les femmes ont joué en tant qu’actrices de l’histoire, et le fait que la progression de leurs implications, positions et engagements forge les avancées de notre temps.

 

Réfléchir au fond à et à la forme

 

Le sujet requiert la production de plusieurs supports. Tout d’abord, une analyse digitale et print comprenant un benchmark de l’existant au niveau des chaînes de télévision françaises et d’ARTE, sur ce type de programme, et un mood board sur la coloration de cette émission. Ensuite, une identité visuelle pour l’émission (logo et charte graphique). Puis, un générique et un habillage vidéo, présentés sous forme d’un storyboard avec une animation de 20 minutes en motion design. L’habillage sonore doit être pensé pour illustrer le générique de manière auditive et s’imprimer dans la mémoire du public. En outre, le travail portera sur les différents visuels d’une campagne de communication publicitaire pluri-media. Les étudiants et étudiantes sont invités à imaginer différents supports de communication : affiches, annonce presse, encarts presse télévisé, flyers, production de goodies et merchandising, du site de lancement comprenant un concept fort avec un storytelling, une application dédiée, et les supports visuels d’une stratégie de comunity management. Enfin, il est demandé aux étudiantes et étudiants de penser les scénographies de l’émission et de l’événement de lancement, qui seront définies sous forme de note d’intention accompagnée de croquis et images.

 

Le projet de fin d’études, qui mobilise toutes les compétences d’analyse des tendances, de culture générale, de créativité, et de capacités techniques de réalisation du contenu visuel, sera présenté en 20 minutes : 15 minutes d’oral et 5 minutes de questions/réponses. Il s’appuiera sur un montage qui synthétise le projet de A à Z, et fera également appel à des talents de communication essentiels au métier de concepteur Designer Graphique.

 

Un regard sur la société

 

Comment les Français de moins de 25 ans perçoivent-ils les questions d’égalité femmes-hommes ? Ce sujet est intéressant, car il présente différentes interprétations sur les évolutions sociétales que connaît la France contemporaine par de jeunes designers qui contribueront à construire la société de demain.

 

« Les femmes sont capables de faire des choses incroyables et depuis des années. Dans mes recherches, j’ai découvert deux femmes qui représentent cette énergie de franchir les limites imposées par la société. Catherine Switzer, écrivain, commentatrice de télévision américaine est la première femme à courir en 1967 le marathon de Boston au grand dam de certains hommes qui ont voulu l’arrêter dans sa course ! En 1932, Amélia Earhart, aviatrice américaine réalise la première traversée de l’océan Atlantique en solitaire. Nous n’en sommes qu’au début de l’aviation. Ces femmes sont “extra-ordinaires” par leurs actions et elles ont fait bouger les lignes. Elles ont littéralement fait voler les barrières et ont ainsi changé le regard sur elles… et sur nos limites, celles que tout un chacun se pose au quotidien. L’émission sur les femmes a pour volonté de montrer cet impact sur la société généré par des actions hors des sentiers battus. D’où mes choix graphiques et identitaires, pleins d’énergie et de vivacité. » Maëlys Constans, étudiante à l’Ecole de Condé Marseille.

 

« J’ai voulu représenter le féminisme dans une vision optimiste, bienveillante, positive. Selon moi, l’émission doit transmettre cette lumière bienveillante dont certaines femmes sont dépositaires. Les femmes qui m’ont inspirée font toutes parties de cette lignée, Emma Watson, Simone de Beauvoir, Malala Yousaszai… et leurs actes sont en accord avec leurs pensées. Pour exemple, Malala Yousaszai, jeune femme pakistanaise, encore mineure, a lutté pour les droits des femmes. Elle a reçu le prix Nobel de la Paix. Mais ce qui à mes yeux la distingue, c’est de n’avoir jamais cédé au défaitisme, à la violence ou à la revendication même après avoir reçu une balle dans le corps. Elle a gardé sa bienveillance et continué d’avancer. L’émission a cette vocation, révéler des femmes qui vont en révéler d’autres… en particulier toutes celles qui oeuvrent au quotidien, entre enfants, famille et soucis financiers, stress et perte de sens… L’émission doit faire passer cette idée que nous avançons tous ensemble, sans avoir besoin d’être dans la lutte ou le mépris. J’ai pensé à un graphisme qui non seulement ferait écho à celui d’Arte, mais qui par la force de son contenu et sa vision des choses possèderait sa propre aura, et se déploierait telle une onde vibratoire. Une identité, écho de lumières, grandes ou petites, passées ou quotidiennes qui se répondent et se diffusent. » Olivia Baudens, étudiante à l’Ecole de Condé Marseille.

Les sujets de fin d’études des étudiantes et étudiants de l’École de Condé Toulouse sont actuellement présentés dans le cadre d’une exposition qui se tient jusqu’au 12 juillet 2019.

 

Les sujets de fin d’études des étudiantes et étudiants de l’École de Condé Marseille seront exposés le vendredi 5 Juillet de 14h à 19h lors de notre café de l’orientation/exposition.

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