Katell Legendre gagne le concours Talons Aiguilles pour sa collection Streetwear !

24 mars 2023

Katell Legendre, étudiante en Bachelor 3 Design de Mode sur le campus de Bordeaux, a remporté le 3e concours Front Row organisé par l’association Talons Aiguilles pour sa Collection Streetwear inclusive ! Rencontre.

Comment as-tu été amenée à participer au concours Front Row consacré au streetwear ?

Ce sont mes profs référents de Bachelor qui m’ont proposé de participer à ce concours car ma collection de projet de fin d’année de Bachelor allait justement être consacrée à cette thématique. C’était l’occasion de présenter mon travail et de le tester face à des professionnels.

Pourquoi avoir choisi le streetwear pour ton projet de fin d’année ?

Le but de notre projet de fin d’année, c’est de parler de nous, de quelque chose qui nous tient à cœur. J’ai porté mon choix sur le streetwear et la collection parle du sujet des garçons manqués parce que c’est le style dans lequel j’ai grandi, dans lequel j’ai construit mon identité. Quand j’étais enfant, je ne me retrouvais pas dans ce qu’on attendait d’une petite fille, j’évitais le rose et tous les jeux associés, puis en grandissant, je me suis épanouie dans le monde de la musique, la danse, tout ce qui est relié au monde du hip-hop. Ça prenait sens pour moi d’en faire une collection car c’est l’extension de tout mon cheminement personnel et de là où je m’épanouis aujourd’hui.

Peux-tu nous parler de la collection que tu as présentée au Concours ?

Toute la collection est unisexe et inclusive. Les vêtements sont fabriqués en taille unique et ajustables à tous les corps. Je coupe mes vêtements dans des tailles volontairement très grandes et les liens ou boutons que j’ajoute viennent se resserrer afin que ce soit les vêtements qui s’adaptent aux corps. Chacun peut choisir comment il souhaite porter son vêtement, il n’est pas obligé de le serrer au maximum, ça permet de créer des volumes différents et donc des façons de s’habiller différentes. Pour cela, je m’inspire beaucoup du streetwear des années 80 et de ses coupes très larges, oversize, car c’est dans cette décennie-là que le monde du hip-hop a vu le jour et a évolué. Mes vêtements sont un clin d’œil à ce culte du XXL.

Combien de temps as-tu travaillé sur ce projet pour le concours ?

Le concours consistait à créer et présenter une collection composée de trois tenues streetwear. Il fallait d’abord envoyer un dossier avec des silhouettes, des moodboards pour expliquer un peu l’ambiance qu’on allait proposer dans notre collection, mais aussi des dessins techniques de nos pièces réalisés sur ordinateur. Nous avons été 20 candidats à être retenus pour la phase finale de sélection. Quand j’ai eu la réponse, il me restait un mois pour produire les vêtements que j’allais proposer. Cette période a été très intense, très stressante car il fallait créer les pièces à l’identique de ce qu’on avait proposé sur nos dessins techniques sinon on était pénalisé. Le jour du concours, quand on se retrouve face aux créations des autres, forcément on se remet en question car c’est le seul moment où on peut se comparer et voir si on se pense à la hauteur de l’exercice. Il y a eu des premiers essayages avec les mannequins le matin, puis l’après-midi, une phase de show-room où chaque candidat venait présenter ses tenues devant le jury et le soir le défilé de toutes les tenues, clôturé par la remise des prix. Trois prix étaient délivrés : le Prix étudiant que j’ai eu, le Prix créateur indépendant et le Prix RSE qui récompensait la démarche la plus écologique et responsable.

Comment l’école de condé t’a accompagnée sur ce projet ?

J’ai beaucoup travaillé avec Yohan Lapitre qui s’occupe du laboratoire de l’école et m’a accompagnée pour sortir la modélisation 3D et gérer les impressions en 3D des clips que j’ai utilisés pour une de mes pièces. Mes deux professeures référentes de Bachelor, Chrystale Heraud et Capucine Herveau, m’ont soutenue et se sont toujours rendues vraiment disponibles pour répondre à mes questions.

Qu’est-ce qui a intéressé le jury dans ta collection ?

Ce qui leur a plu, c’est inclusivité des vêtements, le fait que ce soit le consommateur qui puisse choisir comment il les porte à la place de devoir s’adapter à la taille standard d’un vêtement. J’ai gagné avec ce Prix un mois de pop-up à Paris pour pouvoir exposer mon travail. C’est une chance de montrer ce que je propose.

Comment as-tu accueilli cette récompense ?

La mode, c’est un métier passion, j’ai commencé la couture avec ma grand-mère à dix ans et j’ai appris au fur à mesure en faisant des petites choses. Quand s’est posée au lycée la question de l’orientation après le bac, j’ai décidé d’écouter ce que mon cœur me disait et ce que j’avais toujours fait… Recevoir ce prix a été un soulagement car c’était l’aboutissement de trois mois de travail et de stress, j’y a mis beaucoup de ma personne, de mes émotions et c’est toujours rassurant de savoir que notre travail est validé par des professionnels…, qu’on est à la bonne place.