Il est difficile de communiquer sur des formes virtuelles qui n’ont pas de matérialité, et échappent au public.
Les artistes ne cessent d’innover dans la manière de faire de l’image, de penser la pratique artistique. La classification des formes d’art n’est pas figée, son spectre évoluant aux rythmes des goûts, des technologies et des cultures. Des nouvelles formes d’art apparaissent comme l’art des nouveaux médias, hybrides, immatériels, et difficiles à définir de par la multiplicité des supports employés. Les artistes travaillent dans trois domaines : L’interactivité ente le spectateur et l’œuvre, la virtualisation des images qui ne se basent pas forcément sur une réalité, la stimulation par la machine des formes de croissance ou d’existence du vivant. Ces formes questionnent à la fois le son, l’image, l’espace et le temps. L’œuvre d’art tend à se dématérialiser, ces formes éphémères peuvent échapper à un public néophyte.
Les galeries et les musées sont réticents à acheter ces œuvres qui dépendent des machines actuelles, de leurs systèmes d’exploitation et de leurs logiciels.
Ces technologies sont vite rattrapées par l’obsolescence et posent des problèmes et des défis en matière d’exposition et de conservation.
Même si l’art des nouveaux médias commence à trouver sa place, le chemin est encore long vers une véritable connaissance, voire reconnaissance. Cet art rencontre des difficultés à atteindre le marché de l’art contemporain. Il mérite d’être encouragé par les institutions. L’enjeu a été également de permettre aux acteurs culturels de trouver des stratégies de médiation plus appropriées pour les nouvelles tendances d’art contemporain. ”
C’est un partant de cette problématique et des enjeux spécifiques soulevés que j’ai imaginé une structure dédiée. Le nom de cet espace est ENMA, associé au Centre Pompidou sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication. L’acronyme signifie Espace Nouveaux Médias et Art. Sa mission s’appuie sur l’institutionnalisation de l’art des nouveaux médias et a pour vocation de devenir un lieu d’échange et de convergence pour les œuvres qu’il renferme.
Le véritable lieu où l’œuvre existe ne se trouve pas sur l’écran ou à l’intérieur des murs mais dans l’esprit et le cœur de la personne qui l’a vu.